MARTIGUES METAL FEST : 1ère édition, validée !
Le MARTIGUES METAL FEST a fait une entrée fracassante pour sa toute première édition, organisée par Groudoudou Events au Jardin du Prieuré, le 31 août 2024. Sous un soleil de plomb, neuf groupes ont enchaîné les performances pour offrir aux festivaliers une journée mémorable de musique et de décibels. Retour sur cette première qui a tenu toutes ses promesses.
Premier plateau : Premiers riffs et chaleur écrasante
Il est 13h et les hostilités démarrent en fanfare avec THE BUNDIES, groupe de rock-stoner du pays aixois, qui fait une entrée fracassante sous un soleil de plomb. Mais visiblement, la chaleur ne suffit pas à ce quatuor qui décide de faire monter la température d’un cran dès les premières notes. Leur titre d’ouverture, « Be Water« , est une véritable tornade sonore avec ce refrain endiablé qui s’incruste immédiatement dans la tête, impossible à oublier : « I’m a kung-fu, I’m a kung-fu…I’m a kung-fu master« . Découvert l’an dernier lors de leur passage au Just’n’Fest, on retrouve donc Jérémy à la basse et au chant avec ses trois acolytes. Tambour battant, ils enchaînent 9 titres bien rock et lourds avec une touche des 70’s. Aussi, certains riffs comme sur « Under fire » ou au début de « Fail » rappellent parfois ceux de RAGE AGAINST THE MACHINE. En un clin d’œil, le set est déjà sur sa fin. On n’a pas vu le temps passer tellement notre attention a été happée par l’énergie brute du groupe.
En deuxième position, c’est au tour de BRONCA de monter sur scène. Le groupe, directement venu de La Fare-les-Oliviers, envoie du lourd avec son mélange explosif de rock, stoner et grunge. Le soleil et sa chaleur sont toujours bien présents en ce dernier week-end de vacances d’été, mais cela n’empêche pas le public, de plus en plus nombreux, de se rapprocher. Les guitares sur les côtés de la scène grondent, la basse au centre résonne, et BRONCA ne laisse aucun répit à la foule en livrant une performance intense qui fait grimper la température encore plus haut ! Le groupe est jeune mais ses membres ont tous plusieurs années expériences au sein d’autres formations passées. Et cette expérience on la ressent dans l’énergie de leur musique et de leur prestance scénique. Ils m’ont indiqué après leur show qu’un album devrait sortir d’ici la fin de l’automne. Hâte de le découvrir !
PARALLEL MINDS, groupe de heavy-thrash-prog, s’empare de la scène pour clore ce premier plateau. C’est donc dans un style différent des deux prédécesseurs que le charismatique Stéphane Fradet au chant et son acolyte Grégory Giraudo à la guitare, nous embarque dans un véritable voyage musical. Dès les premiers riffs, on ressent bien cette fusion des styles. La pause de midi étant finie depuis longtemps cela joue en la faveur du groupe qui jouit d’une plus grand audience réceptive.
Leur set est un condensé technique impeccable de leurs trois albums allant de « I Am » à « Syria » en passant par le titre « No fate« aux sonorités futuristes.
Ils ferment la marche sur « The Last One Kills » mettant la nuque des headbangers au repos pendant une petite heure, le temps du changement de plateau.
Deuxième plateau : on accélère la cadence
Ce plateau du milieu sera le plus varié avec 3 groupes aux univers et sonorités différentes.
Dans l’ordre, MATW reprend le flambeau et relance la machine (Ndlr : le nom du groupe se prononce à la française en détachant chaque lettre : M, A, T, W. Ce qui signifie Me Against The World).
Le groupe existe depuis 10 ans et son 3eme album « Endless loop » sortira quelques jours après le MARTIGUES METAL FEST. Devant un public massif, dont une solide base de fans a fait le déplacement, le quatuor en profite alors pour faire découvrir quelques nouveaux titres dès le début, dont « Envy » qui me scotche. Leur style est un mélange de rock et de métal : c’est pêchu ! Il y a du rythme, c’est entrainant : on tape du pied et ça headbangue à fond devant la scène. Côté voix, ça alterne entre hurlements et chants clairs. Au niveau des compositions c’est bien ficelé, avec toujours un fond mélodieux qui reste en tête. Bref, j’adore jusqu’à ce qu’un gars à côté de moi balance « c’est un groupe pour filles; je vais me chercher une bière ! » Okay… y a encore des gens qui disent ça en 2024 ?!? Bref, passons sur la misogynie de ce cher monsieur. Leurs morceaux se sont enchaînés à une vitesse tellement éclair que je jette vite un œil sur leurs réseaux sociaux pour voir quelles sont leurs prochaines dates.
L’après midi se termine doucement. Le soleil est plus bas ce qui fait redescendre la chaleur et tant mieux ! On peut ainsi pleinement profiter du groupe marseillais STONE HORNS.
Mené par Devf au chant, le groupe oscille entre black, death et groove metal. Pour eux aussi, la base de fans s’est déplacée et elle répond oui sans se faire prier lorsque le frontman demande des circle pits ou tout simplement de foutre le bordel.
Musicalement, on retrouve un panaché des 3 albums du groupe. Comme on l’indiquait d’ailleurs sur notre chronique du dernier opus de STONE HORNS, le titre « Age Of Chimairas » fait partie des incontournables du groupe en live. En véritable leader, Devf sait mener la cadence dans le pit. Avec STONE HORNS le public se déchaîne encore plus et franchit un cap dans sa frénésie qui ne redescendra qu’à la fin du festival.
Les festivaliers étant bien chauffés à bloc, les toulousains de SCORCHED EARTH enfonce le clou avec leur death metal old-school. C’est classique mais c’est propre et bien fait ! Par moment, leur son me rappelle le groupe britannique BOLT THROWER. C’est normal après tout quand on voit que le chanteur porte un t-Shirt de ce groupe-là. Leur son est donc à la fois lourd et puissant. Ce qui colle parfaitement à leur univers post-apocalyptique. Le public prend les huit titres en bloc sans en rester indemne. Heureusement, l’heure de la mi-temps a sonné et les stands pour se restaurer sont pris d’assaut.
Troisième plateau : nous voici en enfer
La nuit est tombée sur Martigues. Le soleil est parti se coucher avec sa copine madame chaleur… mais une autre chaleur est sur le point d’envahir la foule. Une chaleur qui vient tout droit des enfers dont les flammes vont être attisées par les 3 nouveaux groupes annoncés.
La reprise débute avec les toulonnais de DROP YOUR PANTS qui est le dernier groupe du Sud à passer. Ils sont cinq sur scène et ont de l’énergie à revendre avec leur mélange de metalcore et hardcore. Ils sont surtout venus défendre leur dernier album « Nine Tails » sorti cette année. L’opus, qui a été enregistré au studio Homeless Records tenu par Florent Salfati de LANDMVRKS, est quasiment joué dans son intégralité. Dès le premier morceau « Event horizon » la puissance et la lourdeur sont au rendez-vous. D’autres morceaux comme « Pain or Respect » ou « Before the burial » nous plaquent carrément au sol par leur intensité.
Pierre au chant est impressionnant car c’est plutôt un petit gabarit, mais qu’est ce qu’il envoie !!! Dans la fosse, ça remue dans tous les sens et le public est loin d’être fatigué. Tant mieux car il reste encore deux groupes.
Arrivent ensuite les toulousains de FROM DUSK TO DAWN. Dès les premières notes, je bloque comme certains sur l’atmosphère sombre sur scène car peu de lumières. Quelques secondes après je me reconcentre sur la musique et c’est du metalcore qui me rappelle le son de TEN 56. Et là Boum ! Le chant entre en jeu et c’est le deuxième effet Kiss Cool (pour ceux qui ont la réf.). Florian a un timbre de voix proche de celui d’Aaron Matts le chanteur de TEN 56. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dis : ce n’est pas un copier-coller de TEN 56, loin de là. FROM DUSK TO DAWN a son propre style apportant un côté glitch à son metalcore qui a su séduire les festivaliers.
Avant d’attaquer la dernière ligne droite, l’organisation nous a délecté d’une petite séance d’effeuillage burlesque présentée par la ravissante RED PEONY que j’avais découvert lors d’un précédent salon du tatouage de Marseille.
Et pour clôturer en beauté ce MARTIGUES METAL FEST, ce sont les bretons d’ARGUE qui ont pris d’assaut la scène pour leur première prestation dans nos terres méridionales. Une très belle programmation de la part de Groudoudou events quand on sait que le groupe a déjà foulé la scène du Metal Corner au Hellfest et celle du Muscadeath.
ARGUE évolue entre deathcore, death mélodique et metalcore. Trois styles bien lourds et parfaitement maîtrisés par les cinq membres. Guillaume au chant est un monstre. Déjà, il impressionne par sa stature (Ndlr : on lui trouve aussi une ressemblance avec l’acteur Karl Urban, alias « Butcher » dans la série « The Boys » d’Amazon) et sa voix si puissante réveillerait les morts d’outre-tombe. Côté riffs et rythmique, comme je le disais plus haut, c’est maîtrisé à la perfection !
Même si on ressentait un peu la fatigue au sein du public, celui-ci est resté vaillant jusqu’au bout pour honorer nos confrères venus de Lorient dont le message final résonne encore : « que ce soit en Bretagne ou à Martigues, c’est le même combat ! » Le Metal a vraiment du mal à se faire reconnaitre en France et des quatre coins de l’Hexagone la solidarité entre nous est notre plus belle vertu.
Pour conclure, le MARTIGUES METAL FEST a frappé fort pour une première édition. Le public a répondu présent, avec une ambiance aussi chaleureuse que le soleil qui n’a épargné personne. Une organisation bien pensée, avec des bénévoles super sympas, du merch, des tatoueurs, des stands de fringues, des créateurs et même des activités pour les plus jeunes, prouvant que le Metal peut être une affaire de famille.
La programmation, variée et percutante, a su satisfaire les goûts de chacun, du deathcore brutal au heavy le plus classique en passant par du stoner. Le son était au rendez-vous malgré les contraintes d’une scène en plein air mais l’atmosphère est restée électrique du début à la fin.
En un mot, chapeau bas à tous : artistes, organisateurs, et bien sûr le public, qui lui attend déjà avec impatience une deuxième édition l’an prochain.
