Ladies Ballbreaker : leur adieu à la scène à guichet fermé
Le 14 décembre 2024, la salle Victoire 2 de Saint-Jean-de-Védas a accueilli un moment historique pour la scène rock : le dernier concert des LADIES BALLBREAKER. Après 12 années à parcourir les scènes, à partager leur amour d’AC/DC et à faire vibrer les foules, ces cinq femmes hors normes ont tiré leur révérence devant une salle comble et enflammée.
Un dernier hommage à AC/DC, mais pas que…
Comme nous l’avions indiqué dans notre article précédent au sujet des LADIES BALLBREAKER, le groupe s’est lancé dans une tournée d’adieu. Aussi, ce dernier concert affiche complet depuis des semaines. Alors, en ce samedi fin d’après-midi, on prend la route tôt pour avaler les 123 km qui nous séparent de la salle afin d’arriver dans les temps. Grand bien nous en a pris ! Une heure plus tard, à 19h, le parking est déjà bien rempli et une file impressionnante de plusieurs dizaines de mètres serpente devant l’entrée. Pourtant, le concert ne commence que dans deux heures.
À 20h, les portes s’ouvrent enfin. L’attente se mue en une frénésie joyeuse. Tel un Saint Graal tant convoité, l’accès à la salle déclenche une véritable ruée. Les spectateurs avancent d’un pas rapide, prêts à conquérir les meilleures places au plus près de la scène. Pas question de traîner ! Fièrement positionné au premier rang, sur la gauche, une marée humaine envahit doucement Victoire 2.
L’ambiance est conviviale. Les discussions fusent. Les regards pétillent d’impatience. Les paris vont bon train : quelles surprises les LADIES BALLBREAKER ont-elles réservées pour ce grand final ? Reverrons-nous d’anciennes filles du groupe ? Sur ma gauche, une famille venue du Var me confie les avoir déjà vues plusieurs fois, presque comme un rituel. À ma droite, un couple tout droit venu de Valenciennes a fait le déplacement spécialement pour l’occasion. Derrière moi, Éric, malgré la pluie battante et 2h30 de route depuis Toulouse, savoure déjà l’instant. Le public est venu des quatre coins de la France pour célébrer les « Dames Casse-Couilles », comme on les surnomme . On murmure même que certains fans ont traversé l’Atlantique depuis le Québec pour assister à cet ultime concert. Ce soir, Victoire 2 résonnera comme jamais
Un show qui transpire l’énergie et l’humour
21h, la salle est plongée dans le noir complet et la tension monte d’un cran. La foule, en liesse, scande et crie, les yeux rivés sur la scène. Mais les filles se font attendre. Puis, surprise ! Sur le mur latéral droit, une vidéo rétrospective débute : séquence émotion ! Les images défilent, revenant aux débuts modestes en 2012, lorsque les LADIES BALLBREAKER enchainaient les concerts dans des bars et sur des scènes plus petites. On y découvre des moments hors scène, des tranches de vie sincères, mais aussi un hommage aux anciens membres qui ont contribué à l’aventure.
La vidéo se termine et, dans une douce pénombre, la scène s’anime enfin. Ça y est ! Elles sont là devant nous. Cerise, Laëza, Céline, Mathilde et Blandine apparaissent sous les ovations. Main dans la main, elles saluent le public avec une humilité touchante, comme un dernier adieu majestueux. Puis les premières notes de « Live Wire« résonnent dans la salle et déchaînent instantanément l’audience. La machine est lancée. « Girls got rhythm« , « T.N.T » et « You shook me all night long » s’enchaînent dans une énergie folle, marquant un départ en trombe.
Céline, la chanteuse, prend ensuite la parole, remerciant chaleureusement le public d’être venu si massivement et l’incite à mettre le bordel. « Ladies Ballbreaker, c’est plus qu’un groupe, c’est une famille« , lance-t-elle avant d’introduire Anaïs, ancienne guitariste soliste. Les premières notes de « Riff raff« fusent tandis que Patou, la toute première chanteuse, rejoint la scène. Vêtue d’une robe de chambre et appuyée sur une canne, elle joue le rôle de la « vieille dame »… jusqu’à tout envoyer valser, retrouvant l’énergie explosive de ses débuts. Mélodie prend ensuite le relais pour un « Whole lotta Rosie« survolté avant que Céline ne revienne, en mariée rock’n’roll, pour balancer dans la fosse leurs célèbres “Bobby”, poupées gonflables masculines, sous les riffs endiablés de « Can I sit next to you girl ». La folie est totale.
Entre riffs déchaînés et mise en scène millimétrée, les LADIES BALLBREAKER ont revisité les classiques d’AC/DC, tout en y apportant leur touche unique. Mathilde, guitare en bandoulière avec son sac à dos Disney, a livré des solos dignes d’Angus Young, tandis que Céline, au chant, a incarné l’esprit de Bon Scott et Brian Johnson avec une puissance vocale renversante.
Le set, long de près de deux heures, a alterné morceaux explosifs comme « High voltage » sur lequel on a pu retrouver Victoire, guitariste soliste des débuts, et instants plus intimistes, notamment avec une version acoustique de « Hell’s bells« , repris en chœur par le public créant une communion rare entre le groupe et la salle ou encore le départ de ‘Highway to hell‘ a capella interprété par Céline et sa jeune fille, accompagnées par Cerise au Ukulélé.
En guests, des membres du tribute band masculin HIGH VOLTAGE sont venus également prêter main forte sur « It’s a long way to the top« .
Fidèles à leur ADN, les LADIES BALLBREAKER ont ponctué leur prestation de touches d’humour irrésistibles. Cerise, avec son headbang toujours aussi intense tandis que Laëza, derrière sa batterie, faisait résonner chaque coup avec une précision et une énergie communicatives.
Le clap de fin : un « For Those About to Rock » magistral
La soirée se termine doucement. Aussi, sur « Hell ain’t a bad place to be » toutes les LADIES BALLBREAKER, neuf au total, sont réunies ensemble : les actuelles comme celles du passé…unies le temps d’un morceau …unies dans ces retrouvailles couvertes d’adieu…car comme tout bon livre il y a une fin.
Pour conclure, les LADIES BALLBREAKER ont choisi le grandiose « For Those About to Rock (We Salute You)« , un titre emblématique du groupe australien qui a pris une dimension particulière en cette soirée d’adieux. Alors que les dernières notes résonnaient, des canons à confettis ont libéré des pétales en forme de cœur, et le public leur a offert une dernière ovation chargée d’émotions plus que méritée.
Un héritage gravé dans le rock
Depuis leurs débuts en 2012 à Montpellier, les LADIES BALLBREAKER se sont distinguées par leur capacité à fusionner l’hommage au légendaire groupe AC/DC avec leur propre personnalité. Ce dernier concert n’a pas dérogé à la règle. En refermant ce chapitre, les LADIES BALLBREAKER laissent derrière elles bien plus qu’un hommage à AC/DC : elles ont marqué de leur empreinte une scène rock encore trop souvent dominée par les hommes, prouvant que la puissance et l’authenticité n’ont pas de genre. Leur énergie, leur talent et leur humour resteront gravés dans les mémoires.
Ce dernier concert à Victoire 2, véritable condensé d’émotions et de décibels, a été une célébration de la musique et de l’amitié, fidèle à l’esprit qui les animait depuis leurs débuts. Les LADIES BALLBREAKER nous saluent une dernière fois, mais leur ouragan scénique continuera de résonner longtemps dans les cœurs.
