CONCERTS

Ultra Vomit, Les Tambours du Bronx et Bad Tripes au 6mic – 07/02/2025

Le 7 février 2025, le 6MIC d’Aix-en-Provence a vibré sous les assauts sonores d’une affiche explosive : BAD TRIPES, LES TAMBOURS DU BRONX et en tête d’affiche, les incontournables ULTRA VOMIT. Devant une salle comble, la soirée a été un enchaînement de fureur, d’humour et de puissance percussive, entre le Rock théâtral et macabre des Marseillais de BAD TRIPES, l’énergie tribale survoltée des TAMBOURS DU BRONX et le délire parodique irrésistible d’ULTRA VOMIT. Un concert inoubliable entre cassage de nuque et éclats de rire.

BAD TRIPES

La grande salle du 6MIC est déjà bien remplie lorsque les lumières se tamisent pour laisser place à la première partie avec BAD TRIPES. Existant depuis 2007, on n’avait jamais eu l’occasion de les voir sur scène. C’est pas faute de dates car le groupe tourne beaucoup mais avec nos emplois du temps de ministre et nos vies qui filent à 2.000 à l’heure, les planètes jusqu’à ce soir n’avaient jamais voulu s’aligner.

Les Marseillais, connus pour leur univers déjanté et macabre, ne tardent pas à plonger le public dans leur cabaret horrifique. Dès les premières notes de « Schlass et paillettes », le ton est donné : riffs tranchants et une section rythmique percutante sur fond d’hémoglobine. La chanteuse Hikiko Mori, aussi charismatique que dérangeante, capte immédiatement l’attention avec son interprétation possédée et son chant tenace. Côté esthétique, le groupe affiche une identité visuelle marquée et  on adore ! Entre grosses fourrures tigrées ou léopard, visages grimés, kilt, collants résille déchirés et grosses chaussures façon Paraboot à 20 trous, le tout dans un festival de couleurs. La scène ressemble à un joyeux chaos visuel parfaitement assumé.

BAD TRIPES enchaîne ensuite « Les Yeux sans visage » un autre morceau de leur dernier album « La vie la pute » sorti en 2024. Les textes cyniques, portés par des mélodies aussi accrocheuses que dérangeantes, font mouche. « Ami public numéro 1 » enfonce le clou, faisant monter la tension et provoquant les premiers pogos dans la fosse. Hikiko retire ensuite sa veste, révélant un pull rayé rappelant celui de Freddy Krueger. Un choix loin d’être anodin, puisque le morceau qui suit, « Fuck me Freddy« , s’inspire directement du célèbre personnage horrifique.

L’apogée du show arrive avec « Gretel » et « La Bouchère de Hanovre« . Pour conclure, « Elizabeth » achève le public avec un final viscéral. BAD TRIPES a offert une prestation intense et marquante au travers des sept titres joués. On aurait volontiers pris deux ou trois morceaux supplémentaires, comme « La madrague des macchabées » ou un « Alice Über Alles« , mais rappelons que BAD TRIPES assurait ce soir la première partie. Cela nous a déjà offert une mise en bouche dans leur monde où le grotesque et le macabre se mêlent au headbang : une ouverture parfaite !

LES TAMBOURS DU BRONX

Changement de plateau et voilà que les fûts d’acier martelés des Tambours du Bronx se mettent en place. Véritable machine de guerre rythmique, le collectif qui existe depuis 1987 a une nouvelle fois prouvé qu’il est une référence en matière de percussions industrielles.

Ce soir, Stéphane Buriez (Loudblast) et Renato Di Folco (Trepalium, Dropdead Chaos) assurent le chant, ajoutant une puissance vocale monumentale à l’intensité brute des tambours. À la batterie, Franky Costanza, perché en hauteur derrière les musiciens, a imprimé un groove implacable, renforçant encore la force d’impact du show.

La setlist, particulièrement généreuse avec une vingtaine de morceaux, est axée principalement sur les deux derniers albums « W.O.M.P » (2018) et « Evilution »  (2023). Le public a été happé dès les premiers titres, « Le début de la fin » et « Delirium demain« , avant d’être submergé par la puissance dégagée lors du medley SEPULTURA qui a déchaîné les fans de Metal. Ensuite, des morceaux comme « Mirage éternel« , « Never Dead » ou « Chaos » ont maintenu une intensité redoutable. La fin du concert a été un véritable feu d’artifice sonore avec « Jour de colère« , « Le Festin« , avant de conclure en apothéose sur « Dragula« , la reprise de Rob Zombie.

Les Tambours du Bronx ont livré une performance monumentale qui a prouvé une fois de plus que le groupe reste une expérience scénique unique. Véritable transe qui rappelle les rythmiques des champs de bataille, la salle est bien chauffée avant l’arrivée d’Ultra Vomit.

ULTRA VOMIT : entre Metal et délire absolu

Malgré une heure de passage tardive (23h), le 6MIC d’Aix-en-Provence est en ébullition, prêt à accueillir la tornade de fun et de décibels qu’est ULTRA VOMIT. Le décor est en place, les lumières s’éteignent progressivement et le show commence. Le célèbre générique de Ciné Dimanche de TF1, accompagné d’une voix humoristique, annonce : « Votre séance va bientôt commencer mais avant tout nous allons procéder à un test sonore de la clientèle. Veuillez faire un maximum de bruit maintenant ! » La foule ne se fait pas prier et hurle à plein poumons. Puis, l’écran géant affiche un pastiche du générique d’Universal, où le célèbre logo est détourné pour laisser place à un imposant ULTRA VOMIT. À cet instant, les premières notes de « Dead Robot Zombie Cop from Outer Space II » résonnent et les quatre musiciens font leur entrée sous une ovation frénétique du public.

Le ton est alors donné pour le restant de la soirée : morceaux catchy, humour omniprésent et une interaction avec le public qui transforme chaque titre en une véritable fête. On n’est pas là pour faire un débat philosophique quand on assiste à un concert d’ULTRA VOMIT : on passe son cerveau en mode OFF pour profiter d’un bon moment plein de légèreté, laissant au loin les éventuels tracas du quotidien : et ça fait du bien !

On se fait alors complètement happé dans l’univers délirant du groupe. Les titres s’enchaînent sans temps mort, alternant clins d’œil aux grands noms du Metal, comme avec la référence à  MOTORHEAD de « Quand j’étais petit« , et morceaux absurdes à souhait. « Le Coq« , « E-tron (Digital Caca) » ou « GPT » font mouche, déclenchant pogos et éclats de rire à chaque refrain. Avec « Doigts de Metal« ; le fameux signe des cornes remplit alors la salle de mains en l’air. Les fans sont en transe, reprenant en chœur les paroles de « Boulangerie Pâtisserie » et hurlant sur « Patatas Bravas« , confirmant que chaque morceau est devenu un hymne culte.

Toujours généreux, le groupe ne se prive pas d’inviter des amis sur scène. Nico Reymond rejoint la bande sur « I Like to Vomit« , et Andréas déguisé en canard intervient sur « Je collectionne des canards (vivants) » ajoutant une dose supplémentaire de folie à une ambiance déjà déchaînée.
Le moment le plus absurde de la soirée revient sans doute à la fameuse « Minute Manard », où le batteur s’offre une interprétation improbable de Joe Dassin, déclenchant des rires incontrôlables dans la salle.

Après un final explosif sur « Kammthaar » et « A.N.U.S« , les quatre compères se prennent mutuellement dans les bras comme une bande de gosses heureux. Fetus en profite pour adresser un remerciement spécial à une famille venue lui offrir un maillot de l’OM à son nom. Fidèles à leur générosité, les membres du groupe ne se contentent pas d’un salut rapide : ils prennent ensuite le temps de retrouver leurs fans au stand de merch, signant des autographes et partageant quelques blagues.

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Bien plus qu’un simple groupe parodique : ULTRA VOMIT est une machine de guerre scénique où le Metal et l’humour font bon ménage. Un concert haut en couleur qui prouve qu’ULTRA VOMIT est bien plus qu’un groupe : c’est une institution du fun, à vivre et revivre sans modération. Alors s’ils passent pas loin de chez vous en 2025 ne les loupez pas : FONCEZ !!!

Lieu : 6MIC
Ville : Aix en Provence (13)

Date : 07/02/2025